Les fées de mon jardin
Le troisième jour... Dieu créa, si ma mémoire est bonne, les arbres, toute la verdure qui couvre la planète. Certes, je suis un amoureux des arbres, vous le constaterez trés vite, sans doute parce qu'il sont une philosophie de vie à eux seuls. Je parlerai de cela un jour, et de ce que peut signifier en profondeur "prendre racine", les arbres ayant sur nous un avantage considérable: le temps leur appartient.
Mais aujourd'hui, point d'arbre en tête d'article, vous le voyez. Les petites fées, je n'y suis pas venu trés tôt. Plutôt bercé par Tolkien et Le Seigneur des Anneaux, chef-d'oeuvre riche d'elfes, de Hobbits et autres Ents mais exempt de fées, je les ai découvertes par l'intermédiaire de Loko. Nous y avons beaucoup travaillé lors de l'écriture de L'Aube, et depuis, régulièrement, je laisse voguer mon crayon sur le sujet. J'en ai inventé quelques-unes déjà... Piquerose est toute récente, et a surtout été l'occasion d'aborder un raccourci extrême: le bras et le couteau devaient surgir au premier plan.
Les fées telles qu'on les représente aujourd'hui, femmes ou enfants parées d'ailes d'insectes, proviennent non pas de l'imagerie médiévale, mais plus évidemment du talent des artistes du 19ème siècle, qui recyclèrent, avec talent mais surtout avec imagination, le fond des croyances de la vieille Europe. Je pense à Arthur Rackham notamment, ou à J.A Grimshaw, peintre sous la reine Victoria. Les fées véritables sont issues de la tradition celtique, et, on y revient, du roman breton arthurien. Morgane et Viviane, la "Morte" et la "Vive", correspondent parfaitement à l'image d'origine, qui jongle souvent entre l'amour, la mort et la vie.
Frédéric MATHIAS